Les rythmes scolaires

Que s’est-il passĂ© en cette rentrĂ©e ?

Le nouveau décret laisse « liberté aux communes » d’organiser la semaine scolaire sur 4 ou 4,5 jours, après consultation et vote dans les conseils d’école et acceptation par le DASEN.

Pour cette rentrée ce sont près de 43 %des communes qui seraient repassées aux 4 jours (source AMF).

Les communes qui voudront conserver les 5 matinées le pourront et celles qui veulent revenir aux 4 jours seront aussi en mesure de le faire. Le bien-être des enfants à l’école comme leurs conditions d’apprentissage ne peuvent pas dépendre du bon-vouloir et des choix financiers des communes. Si la communauté éducative doit pouvoir aménager à la marge l’organisation du temps scolaire selon leur projet local, un cadre national est nécessaire pour que, sur l’ensemble du territoire, tous les enfants bénéficient de semaines plus équilibrées, avec la garantie d’avoir 5 matinées de classe.

De nombreuses communes ont décidé de lancer des consultations auprès de la communauté éducative sur l’année qui s’annonce pour décider du maintien ou non de la semaine des 4,5 jours.

Par ailleurs, malgré une crainte légitime des collectivités territoriales en cette rentrée suite aux annonces gouvernementales sur les budgets et les contrats aidés, le ministre et le gouvernement ont répondu favorablement à la revendication de la FCPE sur le maintien du fonds de pérennisation des PEDT cette année et pour les 5 ans qui viennent.

Que peut-on dire de l’existant ?

Pour la FCPE, cette réforme des rythmes scolaires devait permettre d’impliquer l’ensemble des acteurs éducatifs qui gravitent autour des enfants. Il aurait été nécessaire dans chaque commune, dans chaque école de penser l’ouverture de l’école, repenser les temps d’apprentissage et de vie de l’enfant, les temps de détente et les temps de circulation, les lieux de vie de l’enfant et surtout les façons d’apprendre.

La première étape de cette réforme, avec le décret Peillon, a été de repenser le temps scolaire, en l’articulant autour des temps où les enfants étaient les plus disponibles pour apprendre, le matin.

Très rapidement également s’est posée la question des temps périscolaires avec des complications parfois selon les territoires.
Cette problématique a parfois pris le pas sur les rythmes dans la classe et a été à l’origine des assouplissements des décrets suivants.

Aujourd’hui, bon nombre d’acteurs éducatifs, ont travaillé sur leurs pratiques, se sont formés (au travers de plans de formations menés par les collectivités) ont établi de nouveaux modes de communication, ont construit des projets futurs pour les enfants. Pour autant, des questions organisationnelles n’ont jamais été réellement réglées, comme par exemple les transports ou la cantine et les projets éducatifs n’ont pas toujours été mis en place de la meilleure des manières.

L’ensemble de ces éléments ont donné une image négative de la réforme parfois sur le terrain, amenant des parents d’élèves à vouloir revenir aux 4 jours.

Alors qu’il aurait fallu travailler sur ces difficultés réelles d’organisation périphériques au temps scolaires, le nouveau décret pris en juin attaque toute la dynamique mise en place dans certains territoires.

L’éducation a besoin d’un temps long et les trois ans passés, investies dans le fonctionnement actuel, se voient remises en débat et parfois balayées d’un trait de plume.