La Convention citoyenne sur les temps de l’enfant a remis son rapport après cinq mois de travaux intensifs.
133 citoyennes et citoyens tirés au sort ont planché sur une question centrale :
👉 Comment mieux organiser les journées, les semaines et l’année des enfants afin de favoriser leurs apprentissages, leur santé et leur bien-être ?
Ce rapport, riche de constats et de propositions, interroge profondément notre manière collective de penser l’école, les temps libres, la famille et l’environnement éducatif des 3–18 ans.
Il s’appuie également sur la parole des premiers concernés : un panel de 20 enfants et adolescents, ainsi que des ateliers territoriaux menés partout en France.
🟩 Des constats forts : des temps trop contraints, un quotidien trop dense
La Convention commence par un diagnostic partagé :
- Les temps des enfants sont aujourd’hui organisés autour des contraintes des adultes, et non de leurs besoins biologiques.
- Les journées sont longues, les temps de repos insuffisants, les pauses trop courtes.
- Les devoirs occupent une place écrasante, y compris le soir et le week-end.
- Les temps libres se réduisent, souvent absorbés par les écrans.
- Les inégalités sociales et territoriales se creusent : accès à la culture, au sport, aux soins, au soutien éducatif…
- Les enfants sont sous pression, notamment au collège et au lycée : orientation précoce, évaluations, Parcoursup.
Ce constat pose la base d’un besoin urgent : penser les temps de l’enfant dans leur globalité, et non comme une juxtaposition d’horaires et de cases.
🟨 Un objectif clair : remettre l’enfant au centre
Le rapport pose quatre enjeux transversaux qui structurent toutes ses recommandations :
- Protéger les enfants des violences, du harcèlement et des usages numériques nocifs
- Inclure tous les enfants, quels que soient leurs besoins spécifiques
- Faire de la santé physique et mentale une priorité éducative
- Réduire les inégalités sociales et territoriales
Ce cadre commun est la colonne vertébrale des 20 propositions émises.
🟥 Les 20 propositions clés de la Convention citoyenne
🕗 1. Repenser la journée scolaire
Les citoyens proposent :
- un accueil échelonné le matin,
- un début des cours à 9h au collège et au lycée,
- des cours théoriques le matin, quand l’attention est maximale,
- des apprentissages pratiques, sportifs, culturels et interdisciplinaires l’après-midi,
- des cours ramenés à 45 minutes au secondaire,
- une pause méridienne de 1h30 minimum,
- un temps libre réel sur la pause du midi,
- des devoirs réalisés à l’école, avec seulement des “revoirs” à la maison.
📅 2. Mieux organiser la semaine et l’année
- Une semaine à 5 jours, du lundi au vendredi, pour tous.
- Une alternance stricte : 7 semaines de classe / 2 semaines de vacances, avec 2 zones au lieu de 3.
- Un séjour ou voyage annuel obligatoire pour tous les élèves, et des “temps d’apprentissage autrement”.
🏫 3. Rénover l’organisation éducative en profondeur
- Création d’un ministère de l’Enfance, réunissant toutes les compétences aujourd’hui dispersées.
- Des Projets éducatifs de territoire (PEdT) nouvelle génération, obligatoires partout.
- Un plan bâtimentaire sur 20–30 ans pour créer de véritables “campus des jeunes”.
- Des bâtiments plus flexibles, modulables, adaptés aux nouveaux usages.
- L’ouverture des établissements en dehors du temps scolaire pour élargir l’accès aux activités.
- Un Plan national de mobilité jeunes pour réduire les temps et contraintes de transport.
📱 4. Mieux encadrer le numérique et soutenir les familles
- Un vaste programme d’information et d’accompagnement sur les usages numériques.
- Un renforcement de la législation sur les temps d’écran individuels.
- Un renforcement des aides à la parentalité, pour que toutes les familles puissent accéder aux ressources d’accompagnement aujourd’hui trop souvent méconnues.
🟦 Pourquoi ce rapport est important ?
Parce qu’il propose une transformation profonde, structurée et cohérente de l’école et du quotidien des enfants.
Les citoyens ne se sont pas limités à dénoncer les problèmes : ils proposent un modèle éducatif plus équilibré, plus humain, plus inclusif.
Ce rapport pourrait être un tournant majeur dans le débat éducatif français.
Encore faut-il qu’il soit pris en compte, débattu, et surtout mis en œuvre.