Contexte national et éclairage du compte rendu parlementaire
Vendredi dernier, la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale chargée d’examiner les défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale et du handicap et d’en mesurer les coûts pour la société a publié son compte rendu. Ce document met en lumière la tension croissante qui pèse sur l’école inclusive, en rappelant que l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap n’a pas été accompagnée d’un renforcement proportionnel de l’aide humaine. Cette analyse nationale éclaire directement la lecture de la situation dans les Yvelines, où nous observons la même progression du nombre d’élèves concernés, les mêmes difficultés de recrutement d’AESH et les mêmes décalages entre les besoins et les moyens.
Lire le compte rendu sur le site de l’Assemblée Nationale
Une réalité que les familles vivent au quotidien

Dans notre département, les familles témoignent régulièrement de situations d’accompagnement incomplet ou instable. Certaines rencontrent des difficultés liées à l’absence d’aide humaine, d’autres évoquent une présence fluctuante selon les heures ou les jours, et toutes expriment le besoin d’une meilleure coordination entre les différents acteurs. Les équipes pédagogiques, de leur côté, se trouvent souvent confrontées à des contraintes organisationnelles qui ne leur permettent pas de répondre pleinement aux besoins d’un élève lorsque l’aide humaine manque. Ces fragilités sont réelles et doivent être mises en lumière pour engager des réponses adaptées.
L’aide humaine : un pilier de l’inclusion
L’aide humaine assurée par les AESH joue un rôle essentiel dans le parcours scolaire des élèves en situation de handicap. Elle leur permet de suivre les apprentissages, de participer à la vie de la classe, d’ajuster leur posture, d’organiser leur travail, de comprendre les consignes, de gagner en autonomie. Lorsqu’elle vient à manquer, même temporairement, les conséquences se font ressentir dans les apprentissages, l’équilibre émotionnel et la participation scolaire. Il ne s’agit pas d’un simple appui, mais d’un élément indispensable du parcours de nombreux élèves.
Les particularités du territoire yvelinois

Le territoire des Yvelines présente des caractéristiques multiples qui influencent l’accompagnement : des zones urbaines fortement peuplées, des zones périurbaines en expansion et des secteurs plus éloignés où les mobilités sont complexes. Dans cet ensemble, le recrutement d’AESH se heurte à des contraintes réelles, qu’il s’agisse de l’attractivité des postes, du temps partiel proposé, de la précarité des contrats ou du coût de la vie sur le territoire. Tous ces facteurs pèsent sur la stabilité de l’aide humaine et créent des situations où les enfants ne bénéficient pas toujours d’un accompagnement continu.
Une double démarche pour mieux agir
Pour avancer de manière constructive, la FCPE 78 engage aujourd’hui un travail en deux volets. Le premier repose sur un questionnaire destiné aux familles, disponible dès maintenant. Il a pour objectif de recueillir une vision fidèle de la réalité vécue dans les établissements : présence ou absence d’AESH, continuité du suivi, effets sur les apprentissages, difficultés rencontrées, réussites observées, besoins d’information ou d’accompagnement. Nous invitons toutes les familles concernées à le remplir, à le relayer et à le diffuser largement car chaque retour permettra de mieux comprendre les besoins réels des élèves du département.
Questionnaire à destination des familles
En parallèle, la FCPE 78 conduit un diagnostic territorial approfondi. Nous interrogerons la DSDEN, la MDPH, l’ARS, les établissements scolaires, les équipes éducatives et les professionnels concernés pour établir une vision précise de la situation. Il s’agira de comprendre les contraintes actuelles, d’identifier les leviers qui peuvent être mobilisés, de repérer les points forts et les points de blocage, et de mettre en évidence les zones où les besoins sont particulièrement prononcés. Ce diagnostic viendra compléter les données issues du questionnaire des familles et permettra d’éclairer des propositions adaptées à notre territoire.
Un engagement collectif
Notre intention n’est pas de dresser un tableau pessimiste, mais de rendre visible ce que vivent les familles et les équipes, d’objectiver les besoins, d’étayer les constats et d’accompagner un changement durable. Les professionnels de terrain font de leur mieux dans un contexte parfois contraint. Les parents, eux, portent souvent une part importante de la charge lorsque l’aide humaine n’est pas disponible. Les élèves, enfin, ont besoin d’une continuité qui leur garantisse de progresser, de participer et de s’épanouir.
Le compte rendu publié vendredi dernier rappelle que l’école inclusive ne peut pas reposer uniquement sur des intentions. Il confirme ce que les familles des Yvelines expriment depuis longtemps : les besoins sont réels et les manques sont identifiables. C’est à partir de cette réalité que la FCPE 78 souhaite travailler, en collectant les données, en consolidant les analyses, en interpellant les institutions et en proposant des solutions construites.
Avec ce questionnaire et ce diagnostic territorial, la FCPE 78 s’engage pleinement pour que chaque élève en situation de handicap bénéficie d’un accompagnement humain stable, digne et adapté à ses besoins. Nous invitons toutes les familles, tous les conseils locaux et tous les partenaires associatifs ou institutionnels à se mobiliser et à contribuer à ce travail collectif. Ensemble, nous pouvons faire progresser l’inclusion sur l’ensemble du territoire yvelinois.

